L’importance des ETI en France est primordiale, sur le plan économique, tant à l’échelle nationale que régionale ; et sur le plan social. Elles représentent à elles-seules, en 2019, 29,7 % du chiffre d’affaires, 26,3 % de la valeur ajoutée HT et 24,3 % de l’effectif salarié en équivalent temps plein dans les secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers (INSEE). Cette importance est encore plus marquée en Île-de-France où 26,4 % de l’effectif salarié travaille en ETI (DREETS).
Ce poids justifie un intérêt marqué des acteurs politiques qui, après la création de la catégorie des ETI par la loi de modernisation de l’économie en 2008, s’est confirmé à de nombreuses reprises. Les dernières marques de ces attentions étant la « stratégie nation ETI » au niveau national et l’ « ETI act » pour la région Île-de-France et la désignation de référents ETI dans chaque Région.
Cet intérêt est avivé par l’agenda politique qui met en avant le développement économique local, responsabilité exclusive de la Région depuis l’application de loi NOTRe en 2016 ; ainsi que la réindustrialisation, la restauration de la balance commerciale et la souveraineté économique. Avec les 32,6 % du chiffre d’affaires à l’export qu’elles représentent et leur surreprésentation dans le secteur industriel, les ETI apparaissent comme des porteurs tout désignés de ces projets.
Malgré ce grand intérêt public, et plus de douze ans d’existence statistique, peu d’analyses scientifiques sont à la disposition des acteurs publics (comme privés) pour orienter leurs politiques ou tout simplement comprendre le fonctionnement de cette catégorie d’entreprise.
L’ambition de ce projet de recherche, portée la Chaire ETI Lab fruit d’un accord de mécénat entre les ETI d’Île-de-France, l’Ecole des Mines de Paris, la Région Île-de-France et deux grands mécènes, est de pallier ce manque.
Le chantier anatomique : Dénombrement, caractérisation, poids et cartographie des ETI en France depuis 2000
Déterminer, avec le plus grand détail et la plus grande précision possibles, l’importance des entreprises de taille intermédiaires en France depuis l’an 2000.
Les données : le nerf de la guerre
L’accès à des données de qualité au niveau le plus fin possible est indispensable au projet de la Chaire etilab et à tous les exercices anatomiques et thème de recherche.
Une nouvelle méthode de recherche : Théorie appliquée informée
La démarche de recherche employée est d’un genre nouveau, mobilisant la panoplie complète des méthodes de l’économie, de la théorie aux enquêtes de terrain, et irriguées par les données les plus fines.
Les Grandes Questions
Questions générales
Explication des dynamiques d’entrée, de sortie et de maintien dans la catégorie depuis 2000.
Etude de l’éventuel effet de la création d’une catégorie sur les entreprises qui la composent.
Etude de la nature de la catégorie des ETI. Certaines ETI deviennent des grandes entreprises ; d’autres demeurent des ETI, malgré des décennies d’existence. La catégorie ETI est-elle une simple transition sur le chemin de la croissance ou un état permanente ? Sous quelles conditions accède-t-on ou quitte-t-on la catégorie ?
La concentration de la propriété et du contrôle dans les ETI pourrait être à même d’inciter ces dernières à mettre en œuvre des stratégies différentes des autres catégories, notamment en termes d’investissement, de ressources humaines, de stratégie de croissance ou encore de délocalisation. Ces théories sont elles à l’épreuve des données ?
Questions thématiques
Les transitions écologique et digitale des ETI.
L’emploi en volume et en qualité dans les ETI.
Le rôle social des ETI dans l’emploi et la dynamique locale et régionale, directement et indirectement.
La recherche et l’innovation par les ETI.
La place des ETI dans l’industrie française.
Le rôle des ETI dans les exportations nationales.
Et bien d’autres …